I. Naissance fragile d’un État (1918-1925)[]

Carte de l'Autriche-Hongrie
Après l’effondrement de l’Empire austro-hongrois en 1918, l’État des Slovènes, Croates et Serbes (ESCS) voit le jour dans l’ancienne partie sud de la Double-Monarchie. Fragile et non reconnu par les grandes puissances, cet État lutte pour sa survie, tiraillé entre l’influence serbe et les velléités autonomistes des Croates et Slovènes.
Tensions avec la Serbie[]
Le Royaume de Serbie, auréolé de la victoire contre les Empires centraux, cherche à unir tous les Slaves du Sud sous son sceptre. En décembre 1918, Belgrade réclame l’union avec l’ESCS, mais la résistance croate est forte. À Zagreb, le ban Josip Babić (fictif) et le parti catholique-démocrate bloquent toute tentative d’union, redoutant l’hégémonie orthodoxe serbe.
Dans le même temps, les Bosniaques musulmans, privés de toute représentation politique, réclament une reconnaissance de leurs droits. La répression croate à Sarajevo en juillet 1919 entraîne des émeutes sanglantes. La tension est à son comble. La Serbie menace d’intervenir, mais l’ESCS commence un vaste programme de modernisation de son armée sous la direction du général Anton Kočevar (fictif), un Slovène ultranationaliste.
Crise économique et montée des tensions[]
La situation devient critique avec la crise économique de 1923. L’ESCS revendique l’Istrie, annexée par l’Italie, mais ses demandes sont ignorées par la SDN. Parallèlement, le Royaume de Serbie devient une dictature sous le roi Alexandre Ier Karađorđević, qui rêve toujours de l’unification.
II. Coup d’État et montée du nationalisme (1925-1940)[]
Prise du pouvoir par un général nationaliste[]

Carte de l'Etat en 1918-1941 avec les revendications en bleu clair
En 1925, face aux crises internes et à la montée du fascisme italien, le général Franjo Novaković (fictif), d’origine croate et slovène, renverse le gouvernement et instaure un régime autoritaire. Son idéologie, mêlant nationalisme et conservatisme catholique, marginalise encore plus les Bosniaques musulmans.
La France tente de stabiliser la région en intégrant l’ESCS à la Petite Entente, mais les dissensions sont trop grandes. La Roumanie soutient l’ESCS, tandis que la Tchécoslovaquie hésite. La Serbie, sous la dictature d’Alexandre Ier, est vue comme un paria par l’Europe, bien que son régime reste conservateur et non fasciste.
Vers la Seconde Guerre mondiale[]
En 1939, l’Europe bascule dans la guerre. En 1941, Hitler et Mussolini envahissent les Balkans. L’ESCS est attaqué sur tous les fronts.
III. La dislocation sous l’Occupation (1941-1945)[]
L’ESCS est démantelé :
- Un État indépendant croate, sous domination oustachie, est proclamé.
- La Slovénie est divisée entre l’Allemagne, l’Italie et la Hongrie.
- La Bosnie est partagée entre les Oustachis croates et l’occupation italienne.
De son côté, aa Serbie est occupée par l’Allemagne, la Hongrie et la Roumanie et transformée en l'Etat serbe et monténégrin, controlé par des fascistes.
La Guerre Stupide (1942)[]

Drapeau oustachi

Drapeau de la Grande Serbie, après 1990
Un incident de soldats serbes ayant traversé malencontreusement la frontière croate dégénère en conflit ouvert entre les régimes fascistes serbe et croate. Cette "Guerre stupide" provoque des massacres des deux côtés, les nazis n’intervenant pas, préférant laisser ces peuples s’entretuer, les considérant comme races insignifiantes. Les génocides sont effroyables, les résistances se développent contre les régimes fascistes. La Guerre stupide est aussi le symbole de toutes les tensions accumulées dans l'entre deux guerres.
La Libération et le retour de l’ESCS[]
En 1944-1945, la Serbie est libérée par les partisans communistes de Miloš Petrović (fictif). L’ESCS, lui, est libéré par un mélange d’Alliés, de résistants italiens et de ses propres forces. En 1946, il redevient une république fédérale semi-démocratique, sous forte influence occidentale.
IV. Guerre froide et montée des tensions (1946-1990)[]
Un État fragile[]
L’ESCS se positionne comme un foyer du nationalisme slave et devient un refuge pour les exilés anticommunistes d’Europe de l’Est. Cependant, le pouvoir est monopolisé par les Croates, provoquant des tensions :
- Les Slovènes se sentent marginalisés.
- Les Bosniaques musulmans oscillent entre l’islamisme et le communisme à l’albanaise.
La Serbie devient une République socialiste alliée de l’URSS en 1946, ce qui exacerbe les tensions avec l’ESCS.
En 1990, le bloc soviétique s’effondre. En Serbie, le communisme laisse place à un nationalisme extrême sous Radovan Stojić, un ultranationaliste serbe, qui est mort peu après la fin du communisme.
V. La Grande Guerre des Balkans (1991-1994)[]
En 1990, la Serbie, dirigée par le nationaliste Slobodan Jović, commence à sombrer dans un extrémisme nationaliste. L’effondrement de l’URSS et la fin de la Guerre froide laissent un vide de pouvoir qui est rapidement comblé par des idéologies nationalistes dans toute la région. La Yougoslavie, fragile, devient un terrain de revendications territoriales et ethniques.
En 1991, la Slovénie, appuyée par des mouvements nationalistes du Triglav (le mouvement d'indépendance slovène), proclame son indépendance. Le gouvernement croate, dirigé par Franjo Tuđman, voyant l'opportunité d'affirmer la puissance croate, envoie des troupes pour stopper cette indépendance, préfigurant une guerre qui déchirerait le pays.
La guerre en Slovénie (1991)[]

Guerre en Slovénie
Le 25 juin 1991, la Slovénie déclare son indépendance. La réaction immédiate des Croates est d'envoyer une armée pour empêcher cette sécession. Une série de batailles meurtrières éclate à proximité de Ljubljana, avec des centaines de soldats croates encerclés à seulement 20 kilomètres de la capitale. Les Croates, en dépit d'une résistance héroïque, sont finalement repoussés, grâce à l'armement des Slovènes et à l’aide secrète d'alliés européens.
Personnage clé : Luka Novak, un général slovène du mouvement du Triglav, devient un héros national, dirigeant les forces slovènes dans une guerre de résistance contre l'invasion croate.
Quelques jours après cette victoire, un autre front de guerre s’ouvre en Bosnie-Herzégovine, où les tensions ethniques explosent lorsque des forces bosniaques musulmanes, se sentant exclues du pouvoir, lancent une révolution contre l'État croate. Le gouvernement croate est pris en étau, alors que les forces bosniaques proclament l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine en août 1991.
Guerre en Bosnie-Herzégovine (1991-1992)[]

Drapeau de l'insurrection bosniaque et musulmane
La Bosnie-Herzégovine devient le terrain d’une guerre civile. Sarajevo, la capitale, devient le centre névralgique des affrontements entre Croates, Bosniaques et Serbes. Le nationalisme bosniaque se renforce sous la direction de Fadil Hozic, un ancien résistant yougoslave qui dirige le Front de Libération Bosnien. Ce dernier proclame l'indépendance de la Bosnie, ce qui mène à des affrontements violents dans toute la région, avec des massacres de Serbes par les forces bosniaques et inversement.
Personnage clé : Fadil Hozic, un leader bosniaque musulman charismatique et brutal, devient l’un des principaux architectes de l’État bosniaque indépendant, faisant face à l'hostilité des Croates et des Serbes, mais aussi de ses propres alliés musulmans modérés.
L’attaque serbe en Croatie (1992)[]

Soldats yougoslaves combattant pour Zagreb
Profitant du chaos ambiant, la Serbie, menée par Slobodan Jović et son ministre de la Défense Vuk Karadžić, décide de franchir le Rubicon en 1992. Le gouvernement serbe déclare la guerre à l'État des Slovènes, Croates et Serbes. Les forces serbes, renforcées par des milices paramilitaires, commencent à bombarder la ville de Zagreb, le cœur du pays. L'objectif est de récupérer les territoires peuplés de Serbes, tout en rétablissant une "grande Serbie" dans la région.
Les Serbes commencent à commettre des atrocités contre les Croates et les Bosniaques, parallèlement aux génocides menés par les Croates contre les Serbes et musulmans. Les massacres à Vukovar et Srebrenica marquent un tournant dans cette guerre.
Les forces croates, dirigées par Franjo Tuđman, réagissent en engageant une offensive pour reprendre leurs territoires perdus, notamment à Osijek et Zadar.
Guerre en Serbie et guerre civile (1993)[]
En 1993, une nouvelle guerre civile éclate en Serbie, notamment dans le Kosovo, où des militants albanais demandent l’indépendance. Le Kosovo devient un terrain de guérilla, avec des milliers de civils pris entre deux feux. L'armée serbe est divisée entre ceux qui soutiennent Jović et les partisans des mouvements indépendantistes albanais, dont Rifat Dajti, un leader kosovar.
Cette année-là, un sentiment de chaos total se répand dans toute la région des Balkans. Les États voisins tels que le Monténégro et la Macédoine commencent à revendiquer leur indépendance.
L’aboutissement du conflit et la fin de la guerre (1994)[]
Vers la fin de l'année 1993, les forces serbes font des avancées notables. Cependant, la résistance croate et bosniaque se renforce. Des alliances se forment, notamment une alliance improbable entre les Croates et les musulmans bosniaques pour contrer l’avancée serbe.
Le 5 avril 1994, un tournant décisif survient lorsque les États-Unis, les Nations unies, l'OTAN et la Russie mettent en place une opération de paix militaire, avec des bombardements stratégiques sur les villes de Belgrade et Zagreb. Le soutien militaire extérieur intensifie les pressions sur les dirigeants serbes et croates pour accepter un cessez-le-feu. L'Abasie profite de ces moments pour annexer des parties monténégrines et une partie du Kosovo. Les Hongrois de Croatie se soulèvent et rejoignent la Hongrie.
Le 22 mai 1994, la signature des accords de paix, connus sous le nom de Traité de Belgrade, marque la fin officielle de la guerre. Cependant, les frontières des Balkans sont profondément redessinées, et la dissolution de l’ESCS entraîne la création de plusieurs nouveaux États.
VI. Le Partage des ruines (1994-1995)[]

Carte de découpage des Balkans, après le traité de Belgrade
L’ESCS cesse d’exister officiellement fin 1994. De ses cendres naissent :
- La République de Slovénie.
- La République de Croatie.
- L’État de Bosnie-Herzégovine.
- Une partie de la Croatie revient à la Hongrie
Des ruines de la République unie de Serbie, certaines entités sont créées :
- La République du Monténégro.
- La République slave de Macédoine.
- Une partie de la Voïvodine revient à la Hongrie.
- Le Kosovo entre en guerre pour son indépendance et une parti est absorbée par l'Albanie.
- La République de Serbie retrouve des territoires serbes mais reste isolée.
VII. Un avenir incertain[]
Les tensions persistent, mais des efforts diplomatiques empêchent un nouveau conflit total. Pourtant, les haines nationalistes restent vivaces.
L’Europe et la Russie gardent un œil sur cette poudrière, craignant un nouveau drame dans les Balkans...