Dans les premiers mois de la guerre, le général Maurice Gamelin est remplacé par le général Aimé Doumenc. Celui-ci reste fidèle au plan initial qui est de rester sur la défensive et de laisse les troupes allemandes envahir la Pologne. La "drôle de guerre" est néanmoins mise à profit pour entrainer intensivement les troupes. Cependant, les actions contre la Sarre sont plus importantes que dans notre continuum, le retour d'expérience permet de corriger quelques faiblesses structurelles du commandement.
Mieux organisé, le commandement réagit à la percée des Ardennes en renforçant et en approvisionnant à temps ses troupes. Après deux semaines de combats, l'élite des corps blindés est détruite et Guderian capturé. Des combats d'infanterie, plus tard largement exploités par le cinéma, se poursuivent dans la forêt. En Belgique, la 1ere armée et les Britanniques repoussent les attaques allemandes suite à de durs combats.
L'ennemi repoussé, les Alliés restent fidèles à leur stratégie originelle et attendent la poursuite du réarmement pour repasser à l'offensive. Mais le moral, dans la troupe comme la population, est au plus haut. En Allemagne, les dirigeants nazis sont contraints de mobiliser la population derrière l'idée d'une guerre défensive pour la survie de la race; les accents révolutionnaires qui réapparaissent dans le discours de Goebbels inquiètent par ailleurs le commandement militaire...
En dépit de quelques erreurs qui prolongent la guerre et sauvent un temps la crédibilité du Führer, les troupes alliées qui reprennent l'offensive au printemps 1941 sont supérieures en nombre, en matériel et en carburant. L'Allemagne, qui a dû évacuer la Norvège, manque de tout... Alors que l'effondrement semble imminent sur le front, Hitler reçoit un ultimatum soviétique exigeant l'évacuation du Memmelland et de la Pologne. Y voyant une opportunité inespérée de rassembler l'Allemagne derrière lui et de s'arranger avec les Alliés, il s'empresse de refuser.
L'offensive éclair de Joukov, le vainqueur de Khalkin Gol tout récemment promu, écrase les troupes allemandes les moins fiables laissées à la frontière orientale. Priorité est donnée à l'avance le plus loin possible à l'ouest, ce qui sauve la ville de Königsberg, héroïquement défendue par des militaires désorganisés et des civils armés à la hâte.
Quelques jours plus tard, un coup d'État prévu depuis plusieurs semaines renverse Hitler pour porter au pouvoir un gouvernement provisoire formé de militaires prussiens, appuyé pour la circonstance par l'Eglise catholique. Tous les chefs nazis sont arrêtés, à l'exception de Göring, qui fuit en Italie par la voie des airs, et de Heydrich, mort au combat à la tête des militants dans une ultime tentative d'insurrection nationale-socialiste. A Nüremberg, les derniers fidèles du Führer sont écrasés au canon par la Wehrmacht.
Le nouveau chef de l'État, le général Ludwig Beck, exhorte les soldats à résister autant que possible pour pouvoir conclure une paix honorable avec les Alliés et poursuivre la lutte contre les soviétiques. Peine perdue: le front s'effondre dans les jours qui suivent, certaines unités se débandent, tandis que d'autres, sur l'initiative personnelle de leurs officiers, déposent les armes, qui espèrent les laisser ainsi intactes en prévision d'une lutte contre les soviétiques qu'ils imaginent inévitable.
La diplomatie de Staline obtient des alliés le refus de toute paix séparée, contre la promesse d'une Pologne indépendante. En juin 1941, la guerre est finie.
Le traité de paix:
Réunis à l'automne dans la ville de Potsdam, les belligérants redessinent la carte de l'Europe. Les soviétiques acceptent d'évacuer la Pologne et le Reich, mais atteignent leur principal objectif, la reconnaissance par les alliés de leurs conquête de 1939-1940. La nouvelle frontière se situe sur la ligne Curzon. Malgré l'agrandissement de la Pologne en Mazurie et en Silésie, sensée compenser cette perte, la Pologne conservera une profonde rancœur devant cette trahison des alliés. La France obtient quand à elle le retour au traité de Paris de 1814, en annexant Sarrelouis et Landau. L'ouest et le sud de l'Allemagne sont occupés par les forces alliées, la France en profitant pour détacher une grande Rhénanie de la Prusse, sans pour autant réussir à en faire un État indépendant.
Quelques tentatives d'insurrection d'extrême-gauche servent de prétexte au gouvernement Beck pour maintenir la répression face aux communistes allemands, tout en mobilisant la rhétorique de la menace communiste face aux interlocuteurs occidentaux. De fait, si l'Allemagne s'engage à payer le restant des réparations dues au titre du Traité de Versailles, la somme n'est que légèrement alourdie. Le traité de Sanssouci reste perçu comme une humiliation par l'Allemagne, tandis que l'arrivée massive de germanophones expulsés par la Pologne et la Tchécoslovaquie reconstituée sert de vivier aux mouvements d'extrême-droite.