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Plan de Division de l'Allemagne

Plan de Division de l'Allemagne

L’issue de la Seconde Guerre mondiale a profondément remodelé l’Europe. Dans cette uchronie, sous l’impulsion de Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill, la conférence de Potsdam (juillet-août 1945) ne se conclut pas sur la création d’une Allemagne divisée en zones d’occupation devant ultérieurement être réunifiées. Au contraire, l’Allemagne est démantelée définitivement en plusieurs États, un choix motivé par la volonté d’éliminer toute possibilité d’une résurgence de la puissance allemande. Ce découpage est entériné lors de la Conférence de Vienne (1946), où les vainqueurs redessinent la carte de l’Europe centrale. Cette décision marque durablement l’histoire de la Guerre froide et influence profondément la politique mondiale jusqu’à la fin du XXᵉ siècle.


I. La mise en place de la division (1945-1950)[]

1. L’origine du projet : Roosevelt, Churchill et la volonté de neutraliser l’Allemagne[]

Dès 1943, Roosevelt et Churchill évoquent l'idée d’un démembrement permanent de l’Allemagne lors de la Conférence de Téhéran. Roosevelt, méfiant envers l’expansionnisme allemand et influencé par le plan Morgenthau, qui visait à transformer l’Allemagne en un pays agricole et désindustrialisé, pousse pour une fragmentation de son territoire. Churchill est plus réticent, craignant un vide stratégique en Europe centrale, mais finit par accepter le principe d’un éclatement pour préserver la stabilité européenne et éviter toute résurgence du militarisme allemand.

L’URSS de Staline, bien que favorable à un affaiblissement de l’Allemagne, préfère un modèle de partition entre des États alignés sur le bloc de l’Est et des zones sous contrôle occidental. Il tente de négocier une influence plus étendue sur l’ancienne Allemagne, mais Roosevelt et Churchill refusent. Lors de la Conférence de Potsdam (juillet-août 1945), la décision est prise : l’Allemagne cesse officiellement d’exister en 1946, les territoires allemands sont divisés en plusieurs États sous influences occidentale et soviétique, et Berlin est dissoute en tant que capitale, intégrée à la Prusse et à la Saxe.


2. La Conférence de Vienne (1946) : l’organisation de la nouvelle carte de l’Europe[]

La Conférence de Vienne, tenue en avril 1946, officialise le nouveau découpage de l’ex-Allemagne. Hanovre devient un royaume sous protection britannique, avec un monarque issu de la Maison de Hanovre, rétablissant ainsi une monarchie constitutionnelle. La Hesse, sous supervision américaine, adopte un système républicain axé sur la reconstruction économique et devient un modèle du capitalisme d’après-guerre. La Bavière, bénéficiant du soutien des États-Unis, conserve sa tradition fédérale et devient un bastion de la démocratie chrétienne en Europe centrale.

L’Autriche, considérée comme un État distinct, est restaurée en tant que nation indépendante sous influence occidentale. Le Rheinland et la Sarre, historiquement disputés entre l’Allemagne et la France, sont transformés en zone internationale, administrée conjointement par la France et les États-Unis, servant ainsi de zone tampon entre l’Europe de l’Ouest et les États socialistes. Enfin, les régions orientales tombent sous influence soviétique : la Prusse et la Saxe deviennent des républiques socialistes sous contrôle direct de Moscou. Le traité de Vienne, signé en décembre 1946, scelle définitivement la fin de l’Allemagne en tant qu’entité politique et nationale.


Le nouveau découpage de l’Allemagne[]

L’Allemagne en tant qu’État disparaît officiellement en 1946, et son territoire est fragmenté en plusieurs entités aux statuts variés :

  1. Royaume de Hanovre (sous influence britannique)
  2. République de Hesse (sous influence américaine)
  3. République de Bavière (sous influence américaine)
  4. Autriche restaurée (sous influence occidentale, mais avec des tensions internes)
  5. Zone internationale du Rhin (Rheinland et Sarre, sous administration franco-américaine)
  6. République socialiste de Prusse (sous influence soviétique)
  7. République socialiste de Saxe (sous influence soviétique)

Ce découpage a été vivement contesté, mais accepté dans un contexte de Guerre froide naissante, les Alliés craignant une résurgence d’un État allemand unifié. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France voient ce morcellement comme une garantie de stabilité. De leur côté, les Soviétiques acceptent le principe à condition d’avoir un contrôle total sur la Prusse et la Saxe, considérées comme des bastions du socialisme sous leur administration.


Les États allemands sous influence occidentale[]

Drapeau du Royaume de Hanovre

Drapeau du Royaume de Hanovre

Le Royaume de Hanovre (1946 – …)[]

  • Système politique : Monarchie parlementaire sous influence britannique
  • Capitale : Hanovre
  • Dirigeants clés :
    • Ernst August IV de Hanovre (roi installé en 1947, descendant de la maison de Hanovre)
    • Konrad Adenauer (premier ministre, 1949-1963)
  • Événements majeurs :
    • Restauration de la monarchie en 1947 avec l’appui du Royaume-Uni
    • Économie axée sur l’industrie et le commerce maritime, avec un rôle clé dans la reconstruction européenne
    • Opposition modérée aux tentatives d’unification allemande
    • Alliance militaire avec le Royaume-Uni et adhésion à l’OTAN en 1955
    • Nationalisme "hanovrien" encouragé pour éviter toute nostalgie d’unité allemande

Drapeau de la République de Hesse

Drapeau de la République de Hesse

La République de Hesse (1946 – …)[]

  • Système politique : République présidentielle sous influence américaine
  • Capitale : Francfort
  • Dirigeants clés :
    • Ludwig Erhard (président, 1952-1969, architecte du "miracle économique hessois")
    • Joschka Fischer (président, 1998-2005, figure écologiste et européiste)
  • Événements majeurs :
    • Reconstruction économique rapide sous le Plan Marshall
    • Centre bancaire majeur de l’Europe dès les années 1960
    • Forte influence américaine sur les institutions politiques et militaires
    • Opposition active à l’unification allemande, mais coopération économique avec Hanovre et la Bavière
    • Mouvements d’extrême droite pro-unification violemment réprimés dans les années 1980

Drapeau de la République de la Bavière

Drapeau de la République de la Bavière

La République de Bavière (1946 – …)[]

  • Système politique : République fédérale sous influence américaine
  • Capitale : Munich
  • Dirigeants clés :
    • Franz Josef Strauß (président de 1957 à 1988, figure conservatrice et anti-soviétique)
    • Horst Seehofer (président de 1993 à 2007)
  • Événements majeurs :
    • Catholicisme et conservatisme comme piliers identitaires
    • Économie dynamique tournée vers l’industrie automobile et l’armement
    • Tensions avec l’Autriche sur la question d’une possible fusion en "Grande Bavière", mais projet abandonné sous pression américaine
    • Adhésion à l’OTAN en 1955, rôle stratégique dans la Guerre froide
    • Répression du séparatisme bavarois et des mouvements pro-réunification

Drapeau de l'Autriche

Drapeau de la République d'Autriche

L’Autriche restaurée (1946 – …)[]

  • Système politique : République fédérale sous influence occidentale
  • Capitale : Vienne
  • Dirigeants clés :
    • Leopold Figl (premier chancelier, 1946-1953)
    • Bruno Kreisky (chancelier, 1970-1983)
  • Événements majeurs :
    • Intégration des territoires autrichiens occupés par l’Allemagne nazie
    • Neutralité officielle en 1955, mais forte influence américaine
    • Essor économique et rôle clé dans la diplomatie européenne

Drapeau d'une zone internationale

Drapeau d'une zone internationale

La Zone internationale du Rhin (1946-1985)[]

  • Système politique : Territoire sous administration conjointe franco-américaine
  • Capitale : Strasbourg
  • Dirigeants clés :
    • Jean Monnet (administrateur français, 1946-1954)
    • John McCloy (administrateur américain, 1954-1962)
  • Événements majeurs :
    • Zone démilitarisée et centre de coopération économique européenne
    • Devient un laboratoire de l’intégration européenne et influence la création de la CECA en 1951
    • En 1985, elle est intégrée à l’Union européenne en tant que territoire spécial européen

Les États sous influence soviétique[]

Drapeau de la Prusse soviétique

Drapeau de la République socialiste de Prusse

République socialiste de Prusse (1946-1991)[]

  • Système politique : Régime communiste sous influence soviétique
  • Capitale : Königsberg (rebaptisée Kaliningrad)
  • Dirigeants clés :
    • Walter Ulbricht (leader communiste, 1949-1973)
    • Egon Krenz (dernier secrétaire général, chute du régime en 1991)
  • Événements majeurs :
    • Collectivisation forcée et purges staliniennes dans les années 1950
    • Militarisation massive en raison de sa position stratégique face aux États occidentaux
    • Crise économique sévère dans les années 1980
    • Effondrement du régime en 1991, ouverture démocratique progressive

Drapeau de la République socialiste de Saxe

Drapeau de la République socialiste de Saxe

République socialiste de Saxe (1946-1991)[]

  • Système politique : Régime communiste sous influence soviétique
  • Capitale : Leipzig
  • Dirigeants clés :
    • Erich Honecker (leader de 1971 à 1989)
    • Hans Modrow (dernier dirigeant, réforme démocratique en 1991)
  • Événements majeurs :
    • Industrie lourde développée sous le modèle soviétique
    • Forte répression des mouvements pro-réunification dans les années 1970-1980
    • Protestations massives en 1989 menant à la chute du régime
    • Transition vers une démocratie en 1991

II. La Guerre froide et les tensions entre les États allemands (1950-1970)[]

1. Les États occidentaux : coopération économique et endiguement du communisme[]

Carte d'Europe pendant la guerre froide

Carte d'Europe pendant la guerre froide (avec en encadré rouge, les Etats du bloc soviétique)

Avec l’aide du Plan Marshall, mis en place dès 1947, les États occidentaux bénéficient d’une reconstruction rapide. La Hesse, grâce à son secteur bancaire florissant, devient un centre financier majeur en Europe. La Bavière, dotée d’une forte industrie automobile et électronique, connaît un miracle économique comparable à celui de l’Allemagne de l’Ouest dans notre réalité. Le Rheinland et la Sarre, sous administration internationale, se transforment en un laboratoire de coopération entre la France et ses partenaires européens, inspirant la création de la CECA en 1951.

Les tensions avec les États soviétiques se cristallisent dès 1948, lorsque la Prusse et la Saxe ferment leurs frontières et s’alignent complètement sur les politiques de Moscou. Face à la montée du communisme, les États occidentaux signent plusieurs accords militaires, intégrant progressivement leurs forces armées aux structures de l’OTAN. En 1955, la Hesse, la Bavière et Hanovre s’unissent dans un marché commun, première étape vers une coopération économique plus poussée au sein de la Communauté européenne.


2. Les États soviétiques : répression et instabilité croissante[]

La Prusse et la Saxe deviennent des républiques populaires socialistes en 1949, dirigées par des gouvernements communistes sous la supervision de l’URSS. En Prusse, Walter Ulbricht impose une politique de répression sévère, éliminant toute opposition et contrôlant strictement les médias et l’économie. En Saxe, Erich Honecker suit une ligne similaire, nationalisant les industries et imposant un régime de surveillance de masse.

La population de ces États souffre des restrictions économiques et de la brutalité du régime. En 1953, des émeutes éclatent en Prusse et en Saxe, mais elles sont brutalement réprimées par l’Armée rouge, faisant des centaines de morts. L’économie des États socialistes stagne dans les années 1960, contrastant avec la prospérité de leurs voisins occidentaux.


III. Les mouvements nationalistes et l’impossible réunification (1970-1990)[]

1. Les tentatives de réunification allemande[]

Malgré la disparition officielle de l’Allemagne, l’idée d’une réunification demeure présente. En Hanovre et en Bavière, certains mouvements nationalistes réclament un référendum sur l’unité allemande, mais Londres et Washington s’y opposent fermement, craignant une montée du militarisme. En Hesse, plusieurs groupes clandestins appellent à la création d’une "République fédérale allemande", mais ils sont surveillés et réprimés.

À l’Est, en Prusse et en Saxe, la propagande soviétique encourage une identité socialiste distincte, tout en interdisant toute forme de nostalgie pour l’ancienne Allemagne. Pourtant, le mécontentement grandit face aux échecs économiques. Dans les années 1980, la stagnation et l’austérité imposées par Moscou entraînent une montée des tensions.


2. La chute des régimes soviétiques et la stabilisation des États allemands[]

Avec l’effondrement du bloc soviétique à partir de 1989, la Prusse et la Saxe sont les dernières républiques socialistes à tomber. Des soulèvements populaires éclatent en 1990, forçant la chute des régimes en place. En 1991, les deux États abandonnent officiellement le communisme et adoptent des systèmes républicains. Contrairement à notre réalité, il n’y a pas de réunification allemande, mais une intégration progressive des anciens États de l’Est dans l’économie de l’Europe occidentale.

Les tensions nationalistes s’apaisent dans les années 1990, les États allemands trouvant un équilibre dans une coopération économique et politique sans fusion nationale. Le XXᵉ siècle se termine sur une Europe où l’ex-Allemagne est divisée en plusieurs entités, mais pacifiée et intégrée dans les institutions occidentales.