Contexte historique de la guerre civile espagnole[]
La guerre civile espagnole débute en juillet 1936, lorsque le général Francisco Franco et une coalition d'officiers militaires se révoltent contre le gouvernement républicain élu démocratiquement, formé d'un front populaire réunissant des socialistes, des communistes, des anarchistes et des républicains modérés. Le pays est alors profondément divisé par des conflits sociaux et politiques, exacerbés par la montée du fascisme en Europe et l'instabilité économique mondiale. Cependant, dans cette uchronie, le cours des événements prend une direction différente : l'Espagne républicaine triomphe face aux nationalistes.
Les premiers mois : Lutte pour Madrid et la résistance initiale[]
Juillet-septembre 1936 :

Drapeau de la République espagnole avant la guerre civile

Carte de la guerre civile espagnole
Après le soulèvement militaire nationaliste, les forces républicaines se trouvent confrontées à une attaque fulgurante dans toute la péninsule ibérique. Les premières semaines de la guerre sont marquées par une avancée rapide des troupes franquistes, mais les républicains réussissent à maintenir une résistance acharnée grâce à l’unité de leurs différentes factions. Madrid, Barcelone, Valence et d'autres grandes villes restent sous contrôle républicain, en grande partie en raison de l’efficacité des milices ouvrières et de la résistance des travailleurs organisés.
Le rôle crucial des Brigades internationales, des volontaires venus du monde entier pour soutenir la cause républicaine, est également déterminant. À Madrid, en novembre 1936, une grande offensive franquiste échoue malgré un bombardement aérien massif. La capitale espagnole se transforme en un symbole de résistance, et la guerre civile s’enlise dans une guerre de positions.

Drapeau proposé par le Parti révolutionnaire socialiste, un des plus importants avec le Parti communiste, mais rejeté
Décembre 1936 :
Un événement clé de cette période est l'armistice stratégique formé entre les factions républicaines (socialistes, communistes et anarchistes), permettant une meilleure coordination des forces. L'URSS, qui soutient activement les républicains, intensifie ses envois d'armes et d'équipements militaires, notamment des avions de chasse et des tanks.
1937 : Consolidation et premières victoires[]
Février 1937 : La bataille de Malaga :
L'offensive nationaliste sur la côte méditerranéenne échoue grâce à une défense républicaine bien orchestrée. Contrairement à la réalité historique où Malaga est tombée entre les mains des franquistes, la ville est reprise par les républicains. Ce succès stratégique permet aux forces républicaines de renforcer leur emprise sur le sud du pays et leur donne un avantage dans la guerre psychologique.
Offensive du Nord :
Les forces franquistes lancent une offensive sur le Pays basque, visant à couper la république en deux. Cependant, en raison de la meilleure organisation militaire des républicains et du soutien continu de l'URSS, Bilbao et Santander sont défendues avec succès. Les républicains utilisent des tactiques de guérilla et des bombardements stratégiques pour repousser l'envahisseur. L'armée républicaine, mieux équipée, mène une contre-offensive et empêche les nationalistes de prendre le contrôle total du nord.
1938 : Un tournant décisif[]
La bataille de l'Ebre (juillet-novembre 1938) :
L'un des moments clés du conflit se déroule lors de la bataille de l'Ebre, où les républicains, sous le commandement de Juan Negrín et des généraux communistes comme Enrique Líster, réussissent à organiser une contre-offensive remarquablement efficace. Utilisant les approvisionnements soviétiques de manière plus stratégique que dans la réalité historique, les républicains parviennent à repousser les forces franquistes et à infliger une lourde défaite à l'armée de Franco. Cette victoire a un impact majeur sur le moral des troupes républicaines et les positionne pour une reconquête des territoires perdus.
Soutien français :
En janvier 1938, un gouvernement de front populaire en France, sous l'influence de Léon Blum, ouvre partiellement la frontière pyrénéenne. Ce soutien permet l'afflux de nouveaux volontaires et armes, mais aussi la fourniture de munitions et de matériel de guerre en plus grande quantité. Le gouvernement français envisage même de former une alliance militaire avec la république espagnole, posant les bases d'une coopération qui se renforcera dans les années à venir.
1939 : L’effondrement des nationalistes et la victoire républicaine[]
Février 1939 : Offensive sur la Catalogne :
Avec une stratégie d’encerclement des forces franquistes, les républicains lancent une grande offensive sur la Catalogne, repoussant les troupes de Franco jusqu'à Barcelone. Cette victoire symbolique marque la fin de l'offensive franquiste en Espagne. Le moral des nationalistes est gravement affecté par la défection de plusieurs de leurs généraux, qui prennent conscience de l'impossibilité de gagner la guerre.
Avril 1939 : La fuite de Franco :
Sous la pression des succès républicains et après une série de défaites militaires, Franco et ses principaux alliés, dont José Antonio Primo de Rivera et le général Mola, fuient au Portugal en avril 1939. Leur fuite scelle la défaite définitive des forces nationalistes. Le 1er mai 1939, le gouvernement républicain proclame la victoire, et la Seconde République espagnole est rétablie sur l’ensemble du territoire.
La Seconde République espagnole : Un régime radicalement transformé[]
Avec la victoire, l'Espagne républicaine entre dans une ère de profondes transformations sociales, politiques et économiques. L'influence des communistes est prédominante, mais une large coalition d’intérêts de gauche façonne les grandes orientations de la nouvelle république.
Politiques économiques et sociales :
Le gouvernement républicain, sous l'égide du Parti communiste, met en œuvre une série de réformes radicales. Les grandes industries, les banques et les terres agricoles sont nationalisées dans le cadre d’une transition vers une économie dirigée. Les expropriations touchent particulièrement l'aristocratie et le clergé.
Réformes anticléricales :
L'Église catholique, puissance séculaire en Espagne, est séparée de l'État. Ses biens sont confisqués, et une politique de laïcisation avancée est mise en place. Les écoles privées catholiques sont fermées, et les symboles religieux sont systématiquement supprimés des espaces publics. Ces mesures créent un climat de tension sociale, notamment dans les zones rurales, où l'Église exerce une grande influence.
Répression des anarchistes :
Le mouvement anarchiste, bien qu'important pendant la guerre, est progressivement marginalisé par les communistes, qui cherchent à centraliser le pouvoir et à éradiquer toute forme d'opposition. Les milices anarchistes sont dissoutes, et les leaders du mouvement sont soit exilés, soit emprisonnés.
L'Espagne dans la Seconde Guerre mondiale[]
1940-1941 : Soutien discret aux alliés :[]
Bien que l'Espagne républicaine reste officiellement neutre au début de la Seconde Guerre mondiale, elle soutient la France par des envois de matériel militaire et de renseignements. La république espagnole craint l’expansion du fascisme et considère les forces de l’Axe comme une menace directe pour ses valeurs républicaines.
1942 : L’invasion de l’Espagne par l’Axe :
En mai 1942, l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, préoccupées par l'évolution du front de l'Est, lancent une offensive pour occuper l'Espagne et ainsi fermer la frontière pyrénéenne. Cependant, les montagnes et la résistance organisée, alimentée par un soutien soviétique croissant après le début de l'Opération Barbarossa, ralentissent considérablement l'invasion.
Occupation et résistance :
En novembre 1942, les troupes de l’Axe occupent l’ensemble du territoire espagnol. Toutefois, une guérilla communiste bien structurée et soutenue par l'URSS mène une résistance acharnée. Des actions de sabotage, des attaques sur les lignes d'approvisionnement et un soutien croissant des Alliés transforment l'Espagne en un foyer de résistance contre l'occupant.
Libération :
En juin 1944, un débarquement allié dans le nord de l'Espagne, sur la côte cantabrique, marque le début de la libération du pays. Madrid est enfin libérée en août 1944. La guerre en Espagne prend fin avec la victoire des forces alliées et la chute du régime fasciste.
L’Espagne d'après-guerre : Un modèle de république communiste[]
Après la fin de la guerre, l'Espagne adopte un modèle politique très inspiré du système yougoslave, mais avec des liens plus étroits avec les pays communistes. Le régime espagnol est semi-communiste, ne cédant pas à l'autorité absolue de Moscou, mais entretenant une forte coopération avec l'URSS. Le pays reste républicain, mais la démocratie multipartite existe mais limitée.
Ennemie du Portugal et guerre froide :
L'Espagne entre en guerre froide avec son voisin portugais, toujours sous l'emprise du régime de l'Estado Novo. Des escarmouches de frontière et des incursions réciproques alimentent une mini-guerre civile, soutenue par les républicains portugais qui cherchent à renverser le régime salazariste.
Relations internationales :
L'Espagne est alliée avec la France républicaine et a de très beaux rapports avec elle. Elle est alliée aussi à l’Italie, et soutient activement les mouvements de décolonisation en Afrique et en Asie. L'Espagne devient un pilier de la révolution mondiale et des républiques socialistes, tout en maintenant une position autonome par rapport à Moscou et en paix et en coopération avec ses voisins européens.
L’Espagne contemporaine : Démocratisation et ouverture européenne[]
Dans les années 1980 et 1990, l’Espagne commence à se libéraliser après la chute du bloc soviétique. Le système politique devient de plus en plus multipartite, et des réformes économiques et sociales permettent l'adhésion du pays à l'Union européenne en 1993.
Aujourd'hui, l'Espagne demeure une république démocratique, fièrement attachée à ses principes républicains. Ses liens avec la France, l'Italie et la Grèce en font un acteur central de l'Union européenne.