L'Etat français est un régime politique et autoritaire en vigueur du 10 juillet 1940 au 16 juillet 1975 qui occupait le territoire de la France ainsi que de son Empire Colonial. Après la bataille de France, la France est découpée en deux et la zone sud est contrôlée par le régime de Vichy, Etat fantoche des Allemands. Malgré les tentatives des Alliés et après l'effondrement du IIIème Reich, la France reste sous le régime de l'Etat français. La Guerre des Colonies et la Révolution écarlate provoquera la fin du régime de l'Etat français et de la création de la République Populaire de France.
Géographie et divisions administratives[]
La géographie et les divisions administratives n'ont presque pas changé de la Troisième République sous l'Etat français d'après guerre. La France est composée de la France métropolitaine et de colonies en Afrique, Asie et Amérique.
Les régions françaises sont restées inchangées. Il y a eu une rapide francisation de l'Alsace-Lorraine. Pendant quelques temps, Vichy est restée la capitale jusqu'en mai 1945.

En bleu foncé la France ; en bleu clair l'ANF ; en rouge l'AOF ; en vert l'AEF ; en violet Madagascar ; en hachuré, les protectorats d'Indochine
L'Afrique a été découpée entre l'Afrique Occidentale Française (AOF) et l'Afrique Équatoriale Française (AEF) avec l'ajout et l'intégration du Cameroun et du Togo (pris aux Allemands lors de la Première Guerre Mondiale) à l'AEF et à l'AOF respectivement. L'Algérie française, le protectorat du Maroc et la Tunisie ont fusionné pour devenir l'Afrique du Nord Française (ANF). Le Nord de l'Algérie est devenu une partie intégrante de la France métropolitaine du même statut que la Corse. La Syrie, le Laos, le Cambodge et le Liban français sont restés inchangés et le Tonkin, l'Amman et la Cochinchine ont été unifiés dans le Viêt-Nam français.
Histoire[]
Le régime de Vichy est créé le 10 juillet 1940 (pour voir l'activité du régime de Vichy durant la Seconde Guerre Mondiale, consultez Wikipédia). Après la défaite de l'Allemagne nazie en mai 1945, le maréchal Philippe Pétain, chef de l'État français depuis 1940, parvient à maintenir son pouvoir en négociant habilement avec les forces alliées. Alors que les troupes alliées libèrent la France des forces allemandes, Pétain réussit à convaincre les Alliés qu'il est capable de maintenir la stabilité et d'éviter une guerre civile en France. Il promet également de soutenir les efforts de reconstruction en Europe et de coopérer pleinement avec les Alliés pour éradiquer les vestiges du régime nazi.Il se présente aussi au États-Unis et au Royaume-Uni comme un rempart face au communisme soviétique. Pétain fait des concessions importantes, notamment en libérant certains résistants et prisonniers politiques, mais il parvient à garder les rênes du pouvoir en mettant en avant son rôle de chef d'État légitime. Les statuts des Juifs sont enlevés sous la pression des Alliés mais Laval décide d'envoyer hors des frontières tous les Juifs non français. Les pressions internationales pour juger Pétain sont contrecarrées par des manœuvres diplomatiques complexes et par le soutien de certaines factions conservatrices en Europe qui voient en lui un rempart contre le communisme naissant.Les Alliés décident de ne plus soutenir la Résistance et le Conseil français de libération nationale de Charles de Gaulle. Pierre Laval, chef du gouvernement vichyste depuis 1942, pousse les États-Unis à demander la dislocation de tous mouvements terroristes. Face au refus de De Gaulle, Roosevelt déclare les mouvements de résistance français d'"organisations terroristes". Charles de Gaulle, leader de la France Libre et héros de la Résistance, est capturé en 1946 alors qu'il tente de revenir en France pour organiser une opposition contre le régime de Pétain. Laval, craignant l'influence de de Gaulle et la possibilité d'une insurrection, décide de le faire exécuter pour "trahison" et "activité terroriste". L'exécution de de Gaulle en 1947 choque la communauté internationale mais renforce la mainmise de Laval sur le pouvoir, éliminant un symbole majeur de la résistance contre le régime de Vichy.
L'Etat français bénéficie du Plan Marshall des Etats-Unis. L'Etat met en place une vaste campagne de propagande et demande de nombreuses ressources aux colonies. La Milice coloniale est créée pour encadrer le travail des colonisés et la production. Malgré l'assouplissement de nombreuses lois autoritaires, l'Etat français poursuit sa politique réactionnaire nommée "Révolution nationale".

Obsèques du Maréchal Pétain
Philippe Pétain meurt en 1951 à l'âge de 95 ans. Avant sa mort, il prépare soigneusement sa succession, s'assurant que son fidèle bras droit, Pierre Laval, soit en position de prendre le relais. Laval, qui avait déjà exercé une influence considérable durant le régime de Vichy et dans l'après-guerre, devient officiellement le chef de l'État français après la mort de Pétain. Sa montée au pouvoir se fait sans heurts, grâce à un contrôle strict des forces armées et à la répression de toute opposition politique. Les obsèques de Pétain sont impressionnantes et un deuil d'une semaine est institué. Au cours de la cérémonie, Laval est déclaré maréchal de France et l'hymne de la France "La Marseillaise" est définitivement remplacé par "Maréchal nous voilà !".

Pierre Laval, Maréchal de l'Etat français
Sous le régime de Laval, la France devient un État autoritaire. Les institutions démocratiques sont supprimées et la police secrète (la Milice) joue un rôle crucial dans la surveillance et la répression de toute opposition. L'économie est dirigée par l'État, et un effort considérable est fait pour reconstruire les infrastructures détruites pendant la guerre.Sur le plan international, Laval cherche à renforcer les colonies françaises en Afrique et en Asie, qu'il considère comme essentielles pour la grandeur de la France. La répression des mouvements indépendantistes dans les colonies est sévère, avec une utilisation massive de la force militaire. Les scandales de corruption et les violations des droits de l'homme par le régime de Laval sont monnaie courante, mais peu rapportés en raison de la censure étatique.
En 1952, la France de Laval tisse une alliance stratégique avec le Portugal de Salazar, un autre régime autoritaire en Europe. Les deux nations, partageant une vision impérialiste et une volonté de maintenir leurs empires coloniaux, unissent leurs forces pour combattre les mouvements de décolonisation. Cette alliance se traduit par une coopération militaire et économique étroite, avec des échanges de ressources et de technologies militaires.L'alliance entre la France de Laval et le Portugal de Salazar est également motivée par une peur commune du communisme. Les deux régimes autoritaires voient dans la propagation du communisme une menace existentielle. Cette peur conduit à une coopération étroite avec les États-Unis dans le cadre de la lutte contre l'expansion communiste en Europe et en Afrique. Le Segment (Lisbonne-Madrid-Paris) est une organisation de coopération reliant surtout la France et le Portugal et un peu l'Espagne. Cette dernière n'est pas très présente.

Drapeau du Segment, l'alliance contre la décolonisation

Photographie durant la Guerre des Colonies en Algérie (1963)
Une grande étape a lieu lorsque des soulèvements anti coloniaux, encouragés par l'URSS, éclatent en Asie et Afrique colonisée. La Guerre des Colonies commence en 1960, lorsque plusieurs colonies françaises et portugaises commencent la lutte pour obtenir leur indépendance. Les principaux théâtres de conflit incluent l'Algérie, l'Indochine, l'Angola, le Mozambique et les territoires africains subsahariens français comme le Sénégal, le Cameroun et la Côte d'Ivoire. Bien que la France et le Portugal maîtrisent la situation au début, les batailles sont de plus en plus intenses. Voici les principales batailles :
- Bataille d'Alger (1960-1965) : Les forces françaises luttent contre le Front de Libération Nationale (FLN) en Algérie. La bataille est marquée par une guerre urbaine intense et des violations des droits de l'homme de part et d'autre. Les forces françaises utilisent la torture et des exécutions sommaires pour tenter de briser la résistance algérienne. La guerre d'Algérie se termine par l'indépendance de l'Algérie en 1965, suite à un épuisement des ressources et de la pression internationale.
- Siège de Hanoï (1962-1964) : En Indochine, les troupes françaises combattent le Viet Minh, utilisant des tactiques de siège et de bombardement pour tenter de conserver leur contrôle sur la région. L'indépendance de l'Indochine est finalement déclarée en 1964 après des pertes militaires insoutenables.
- Opération Léopard (1963) : En Angola, les forces portugaises, soutenues par des unités françaises, lancent une vaste offensive contre le Mouvement Populaire de Libération de l'Angola (MPLA). L'Angola obtient son indépendance en 1971.
- Bataille de Dakar (1961-1963) : Dans l'Afrique noire française, notamment au Sénégal, les troupes françaises affrontent les forces indépendantistes. La bataille est féroce, mais le Sénégal obtient finalement son indépendance en 1963.
- Conflit du Cameroun (1962-1965) : Au Cameroun, la guerre contre les mouvements indépendantistes est intense, avec des combats dans les jungles et les villes. L'indépendance est obtenue en 1965.
De nombreux pays obtiennent leur indépendance. L'ONU soutient tout particulièrement avec le Mouvement des non-alignés la décolonisation. La Guerre des Colonies est très dure et épuise les puissances européennes. La demande de matériel est très forte et les Etats-Unis, en 1970, cessent de soutenir la France après la découverte de traces de massacres. La guerre est aussi marquée par des scandales comme le Scandale de la Francophonie en 1968, où il est révélé que des hauts responsables du régime de Laval détournaient des fonds destinés à la reconstruction des infrastructures coloniales et du matériel de guerre pour leur profit personnel. Ce scandale affaiblit la position de la France sur la scène internationale et renforce les mouvements indépendantistes. La mort de Salazar en 1970 affaiblit Laval qui est déjà faible.
- Sénégal : 1963, après la Bataille de Dakar (1961-1963).
- Côte d'Ivoire : 1964, après des affrontements violents dans la région.
- Mali : 1964, avec des insurrections soutenues par des groupes nationalistes.
- Niger : 1965, après une campagne militaire française échouée.
- Guinée : 1965, après des guerres de guérilla intensifiées.
- Burkina Faso : 1966, après plusieurs années de résistance armée.
- Bénin : 1967, après des négociations et des soulèvements populaires.
- Mauritanie : 1968, suite à des conflits et des négociations prolongées.
- Tchad : 1969, après une rébellion armée soutenue par les pays voisins.
- Gabon : 1970, après des pressions internationales et des luttes internes.
- Cameroun : 1971, après le Conflit du Cameroun (1962-1965).
- République Centrafricaine : 1972, après des années de révolte et de négociations.
- Congo-Brazzaville : 1973, à la suite d'une guerre civile soutenue par des mouvements indépendantistes.
- Madagascar : 1974, après une insurrection massive et une campagne de désobéissance civile.
- Comores : 1975, après des soulèvements populaires et des pressions internationales.

Entente entre la France et le Cameroun en 1971
En parallèle de cette guerre, des mouvements clandestins en France, influencés par les idées communistes, commencent à recevoir le soutien de l'Union Soviétique. L'URSS, cherchant à affaiblir les régimes autoritaires en Europe, finance et arme les cellules révolutionnaires françaises. Les services secrets soviétiques jouent un rôle clé en infiltrant les structures étatiques françaises et en organisant des sabotages.
En 1974, un coup d'État militaire au Portugal, connu sous le nom de Révolution des Œillets, renverse le régime salazariste de Marcelo Caetano. Inspirés par les événements au Portugal, les mouvements de résistance en France intensifient leurs actions contre le régime de Laval. La répression de ces mouvements devient de plus en plus difficile, surtout avec le retrait du soutien portugais.

Photographie prise à Paris, lors de la Révolution écarlate
En 1975, la situation en France atteint un point critique. La répression violente et les échecs militaires dans les colonies alimentent le mécontentement populaire. Les syndicats, les étudiants et les mouvements de résistance s'unissent pour organiser une série de manifestations massives et de grèves générales. Laval, vieux, prend des décisions sans fondement ou quelques fois jugées "folles". Ses amis politiciens et ses généraux prennent en main l'Etat français derrière la figure de Laval, comme avait fait ce dernier avec Pétain. Inspirés par la Révolution des Œillets et soutenus par l'URSS, les communistes et les socialistes prennent les devants, appelant à un renversement du régime. Des combats de rue ont lieu à Paris, Lyon et Marseille. La date symbolique du 14 juillet pour l'assaut du palais présidentiel, correspondant à la fête nationale française célébrant la prise de la Bastille, est choisie par les révolutionnaires. La "Révolution écarlate" culmine avec l'assaut sur le palais présidentiel, entraînant la capture et l'exécution de Laval. Un gouvernement provisoire dirigé par une coalition de communistes et de socialistes prend le pouvoir. Les dernières colonies comme le Maroc ou Djibouti obtiennent leur indépendance.
Le 16 juillet 1975, un gouvernement provisoire dirigé par une coalition de communistes et de socialistes annonce officiellement la dissolution de l'État français. Cette proclamation marque également la fin de la Guerre des Colonies, avec une promesse immédiate de décolonisation et de soutien aux anciennes colonies dans leur transition vers l'indépendance. En septembre 1975, les Corses se rebellent contre les autorités communistes française. Le Parti national corse, anticommuniste, a demandé aux Corse de lutter contre la police. La Corse obtient son indépendance le 25 septembre 1975. Dans la partie basque de la France, des mouvements indépendantistes agissent violemment et la mort de Franco en novembre 1975 provoque l'insurrection des Basques espagnols. Le régime communiste de France, faible, et l'Espagne plongée dans le chaos acceptent l'indépendance du Pays Basque.

Drapeau du Gouvernement provisoire des communistes et socialistes français
Le Gouvernement provisoire met en place un référendum sur la création d'un Etat marxiste-léniniste le 25 décembre 1975. Le référendum est quelque peu contesté mais 67% des Français votent oui et la France devient la République Populaire de France, alliée de l'URSS. La France entre dans une nouvelle ère marquée par une forte influence soviétique, avec des réformes économiques et sociales inspirées du modèle communiste. C'est ce que l'on appellera le "coup de Paris". Le pays commence un processus de transition vers un régime socialiste et se lance dans une politique de décolonisation accélérée. Les départements d'outre-mer obtiennent leur indépendance. Les événements de cette période marquent profondément l'histoire de la France et de ses anciennes colonies, laissant des cicatrices durables mais ouvrant aussi la voie à un avenir plus juste et égalitaire pour les peuples autrefois sous domination coloniale.
Idéologie et propagande[]
Sous Pétain[]

La Francisque

Affiche qui glorifie le Maréchal Pétain et les aspects de la Révolution Nationale
Idéologie : Le régime de Pétain, bien que survécu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, continue de promouvoir les principes de l'État français instaurés en 1940. Ces principes incluent :
- Révolution nationale : Un retour aux valeurs traditionnelles françaises, mettant l'accent sur le travail, la famille et la patrie.
- Anti-républicanisme : Le rejet des idéaux de la Révolution française et de la Troisième République, considérés comme responsables de la décadence et de la défaite française en 1940.
- Nationalisme et conservatisme : La promotion de l'identité nationale française et des valeurs conservatrices, y compris l'autorité, l'ordre, et une hiérarchie sociale stricte.
- Corporatisme : Une économie dirigiste et corporatiste, favorisant la collaboration entre les classes sociales sous la tutelle de l'État pour éviter les conflits sociaux.
Propagande : Sous Pétain, la propagande de l'État français est omniprésente et s'appuie sur plusieurs outils :
- Médias contrôlés : La radio, la presse et les cinémas sont strictement censurés et utilisés pour diffuser les messages du régime. Les émissions et les articles louent les vertus du maréchal Pétain et de son régime, tout en diabolisant les résistants et les influences étrangères.
- Symboles et iconographie : Les affiches et les monuments exaltent le maréchal Pétain comme le "sauveur de la France", souvent représenté avec des symboles de la patrie tels que la Francisque.
- Éducation : Les programmes scolaires sont révisés pour inculquer les valeurs de la Révolution nationale, avec une insistance sur l'histoire de France glorifiée et la morale chrétienne.
- Cultes de la personnalité : Le maréchal Pétain est présenté comme une figure paternelle et bienveillante, un guide moral pour la nation.
Sous Laval[]
Idéologie : Pierre Laval, tout en continuant les principes de l'État français instaurés par Pétain, introduit quelques éléments spécifiques à son régime :
- Autoritarisme renforcé : Laval consolide le régime autoritaire, intensifiant la répression de toute dissidence politique. Il renforce les pouvoirs de la police secrète (la Milice) et des tribunaux d'exception.
- Colonialisme : Une insistance accrue sur le maintien de l'empire colonial français, perçu comme essentiel pour la grandeur de la France. La propagande met en avant le rôle "civilisateur" de la France dans ses colonies.
- Anti-communisme : Laval renforce l'anti-communisme en réponse à la Guerre froide et aux menaces perçues du bloc soviétique, en utilisant le communisme comme un épouvantail pour justifier la répression interne et les guerres coloniales.
- Collaboration avec le Portugal : L'idéologie du régime met également en avant l'alliance avec le Portugal de Salazar, présentant cette union comme une défense commune contre le communisme et la décolonisation.
Propagande : Sous Laval, la propagande de l'État français se diversifie et devient encore plus sophistiquée :
- Propagande de guerre : Avec la Guerre des Colonies, les médias glorifient les soldats français et dépeignent les mouvements indépendantistes comme des terroristes manipulés par l'URSS.
- Culture et arts : Le régime utilise le cinéma, la littérature et les arts pour diffuser ses messages, produisant des films et des œuvres qui exultent les valeurs nationalistes et colonialistes.
- Technologies de communication : Laval modernise l'appareil de propagande en utilisant les nouvelles technologies de communication, notamment la télévision, pour atteindre un public plus large et influencer l'opinion publique.
- Grandes manifestations et parades : Le régime organise de grandes manifestations, parades militaires et cérémonies publiques pour afficher sa force et son unité, rappelant constamment la présence de l'État et l'importance de l'obéissance civile.
- Anti-communisme et sécurité : Des campagnes de peur sont menées pour convaincre la population que la sécurité nationale dépend de la lutte contre le communisme, justifiant ainsi les mesures répressives.
Affiche de propagande anticommuniste de la Milice
Répression[]
La Milice française, initialement fondée en 1943 sous le régime de Vichy pour soutenir l'occupation allemande, devient l'épine dorsale du système de répression de l'État français après la Seconde Guerre mondiale. Sous Pétain et, plus intensément, sous Laval, la Milice évolue pour devenir une force de sécurité omniprésente et redoutée.

Symbole de la Milice

Prison de l'Etat français
Organisation et Structure :
- Commandement centralisé : La Milice est dirigée par un Chef d'État-Major directement sous les ordres du chef de l'État (Pétain puis Laval). Le commandement est centralisé pour assurer une efficacité maximale et une loyauté inébranlable envers le régime.
- Divisions régionales : La Milice est organisée en divisions régionales et locales, permettant un contrôle étroit sur toutes les parties du territoire français, y compris les colonies.
- Sections spécialisées : Comprend plusieurs branches spécialisées :
- Renseignements : Chargée de la collecte d'informations sur les opposants politiques, les mouvements clandestins et les activités suspectes.
- Action directe : Groupes paramilitaires responsables des opérations de répression, des arrestations, des exécutions sommaires et des interrogatoires.
- Propagande : Unité dédiée à la diffusion de la propagande et à la manipulation de l'opinion publique.
Fonctions et Méthodes :
- Surveillance et espionnage : La Milice utilise un réseau étendu d'informateurs et d'espions pour surveiller la population. Chaque quartier et village a des agents infiltrés qui rapportent les activités anti-régime.
- Arrestations arbitraires : Toute personne suspectée de dissidence, de sympathie communiste ou d'activités anti-coloniales peut être arrêtée sans mandat et détenue indéfiniment.
- Interrogatoires et torture : La Milice utilise systématiquement la torture pour obtenir des informations ou des confessions. Les méthodes incluent l'électrocution, les passages à tabac, et des techniques de privation sensorielle.
- Camps de détention : Les opposants politiques, les résistants, et les membres des mouvements indépendantistes sont souvent envoyés dans des camps de détention où les conditions sont extrêmement dures.
- Exécutions publiques : Pour dissuader toute opposition, des exécutions publiques sont organisées. Ces événements sont largement médiatisés pour instiller la peur dans la population.
- Censure et propagande : La Milice contrôle strictement les médias et la publication de livres, supervisant la diffusion de la propagande d'État et la suppression de toute critique envers le régime.
Lutte contre les Mouvements Indépendantistes et Communistes :
- Opérations dans les colonies : En Afrique et en Indochine, la Milice collabore étroitement avec l'armée pour réprimer les mouvements de décolonisation. Les techniques incluent la destruction de villages, les exécutions sommaires et l'utilisation de mercenaires.
- Anti-communisme : En métropole, la Milice est particulièrement active dans la lutte contre les réseaux communistes et les syndicats. Des raids réguliers sur les lieux de réunion et les arrestations massives sont courants.
Collaboration avec les Forces de Sécurité Portugaises :
- Échange de renseignements : Dans le cadre de l'Alliance du Segment, la Milice échange des informations avec la PIDE (Polícia Internacional e de Defesa do Estado) portugaise, améliorant ainsi l'efficacité de la répression des mouvements anti-coloniaux et communistes.
- Opérations conjointes : Des opérations conjointes sont menées dans les colonies africaines pour écraser les révoltes. Les unités de la Milice et de la PIDE collaborent dans des campagnes de contre-insurrection brutales.
Système politique[]
Le système politique de l'État français sous Pétain, de 1945 à 1951, est caractérisé par une centralisation extrême du pouvoir au sein de l'exécutif. Philippe Pétain, en tant que chef de l'État, exerce une autorité quasi-absolue. Il est entouré d'un Conseil National, un organe consultatif composé de fidèles du régime, qui n'a qu'un rôle symbolique et sans réel pouvoir décisionnel. Le pouvoir législatif est essentiellement inexistant, car les décisions sont prises par décrets émis par Pétain et son cercle restreint. Les ministères sont dirigés par des personnes nommées directement par Pétain, souvent des militaires ou des civils loyaux au régime, et ils mettent en œuvre les politiques décidées par l'exécutif. Le pouvoir judiciaire est subordonné à l'exécutif, avec des tribunaux spéciaux et des cours martiales utilisés pour juger les opposants politiques et maintenir l'ordre. La justice est donc un instrument de l'État, assurant que les décisions du régime sont exécutées sans contestation.

Logotype du Parti National Français
Avec la mort de Pétain en 1951 et l'arrivée de Pierre Laval au pouvoir, le régime devient encore plus centralisé et autoritaire. Laval exerce un pouvoir personnel et centralisé, consolidant l'exécutif autour de sa personne. Le Conseil des Ministres, bien que formellement existant, est composé de membres choisis par Laval et loyaux à lui, souvent issus de la Milice ou des cercles proches du pouvoir. Le pouvoir législatif est encore plus marginalisé, avec le Parti National Français (PNF) devenant le parti unique du pays. Le PNF joue un rôle crucial dans la mobilisation politique et la propagande, contrôlant toutes les activités politiques et veillant à ce que toutes les décisions et politiques soient alignées avec les directives de Laval. Le parti est structuré de manière hiérarchique, avec un Comité de direction nationale dirigé par Laval et des sections régionales et locales pour surveiller et gérer les activités politiques à tous les niveaux. Les membres du parti occupent également des postes clés dans l'administration et les entreprises publiques, renforçant ainsi le contrôle du régime sur toutes les sphères de la vie publique. Le pouvoir judiciaire sous Laval est totalement subordonné à l'exécutif, avec une utilisation accrue des tribunaux d'exception pour juger et condamner les opposants. Les juges sont souvent nommés en fonction de leur loyauté au régime plutôt que de leur compétence juridique, assurant que les verdicts reflètent les intérêts de l'État plutôt que l'application impartiale de la loi. Les institutions judiciaires sont utilisées pour légitimer la répression et pour dissuader toute forme de dissidence, renforçant ainsi la mainmise de Laval sur le pays. Le système administratif est également centralisé, avec les préfets et les hauts fonctionnaires choisis pour leur fidélité au régime, permettant à Laval de maintenir un contrôle étroit sur les régions et de s'assurer que les politiques nationales sont mises en œuvre efficacement.