La République italienne est un État communiste fondé en 1945 après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le Nord de l'Italie, occupé par les Soviétiques, se sépare du Sud monarchique et se constitue sous la forme d'une république socialiste alliée à Moscou. Marquée par une dictature stalinienne dans ses premières décennies, la République connaît une libéralisation progressive à partir des années 1980, avant de se réformer en un régime moins oppressif au tournant des années 1990.
Histoire[]

Armoiries de la République sociale italienne ou République de Salò
Contexte initial : Une Italie divisée après la Seconde Guerre mondiale[]
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Italie est laissée dans un état de chaos. Tandis que les Alliés avancent lentement dans le pays, une bataille de pouvoir se livre à l'intérieur même de l'Italie occupée. La république de Salò, dirigée par Benito Mussolini et soutenue par l'occupant nazi, s’effondre rapidement après l'arrivée des Soviétiques dans le nord de l'Italie en 1945. Après l'exécution de Mussolini, la guerre semble toucher à sa fin, mais le véritable bouleversement pour l’Italie commence.
L’Italie découpée en zones d'influence[]
Comme dans le reste de l’Europe, l'Italie est partagée entre les grandes puissances victorieuses. Le pays est divisé en zones d'occupation :
- Le Nord de l'Italie est sous contrôle soviétique. Le Parti communiste italien, fort de sa popularité après la guerre, est soutenu par les Soviétiques pour établir un régime communiste. La République italienne est ainsi fondée, une république socialiste sous l'influence directe de Moscou.
- Le Sud de l'Italie reste sous occupation alliée, mais des tensions montent rapidement avec l'introduction d'une monarchie rétablie, soutenue par les Britanniques et les Américains. La monarchie, restaurée sous Victor-Emmanuel III, devient un symbole de l'influence des Alliés. Cependant, cette décision est impopulaire parmi la population italienne, qui rêve d'une république.
- L’Allemagne et l'Autriche sont également découpées en zones d'influence similaires. Le Sud de l'Allemagne est contrôlé par les Américains et les Français, tandis que le Nord est sous occupation soviétique. Peu après la fin de la guerre, la République Démocratique Allemande (RDA) est progressivement mise en place à l'Est, et l’Autriche devient une république socialiste indépendante sous la pression soviétique, connue sous le nom de République socialiste autrichienne (RSA). La zone Est de l'Autriche, comme la RDA, rejoint le Pacte de Varsovie.
La montée du communisme et la Guerre froide[]

Carte de l'Italie coupée en deux entre la République italienne (au nord) et le Royaume d'Italie (au sud)
Sous l’influence soviétique, le Nord de l'Italie, gouverné par une République italienne socialiste, connaît une période de transition vers un régime dictatorial stalinien. Ce gouvernement communiste commence à réprimer violemment toute forme d’opposition, suivant les pratiques du Kremlin, mais cette époque dure relativement peu de temps. À la fin des années 1950, après la mort de Staline, un régime moins oppressif émerge, même si les libertés restent limitées. L'Italie du Nord devient ainsi un fidèle membre du Pacte de Varsovie, avec des liens étroits avec Moscou et un gouvernement qui fait face à des tensions internes grandissantes.
En Autriche, la RSA connaît une évolution similaire, marquée par un fort contrôle soviétique, mais aussi une révolte populaire discrète contre le régime stalinien. Cependant, la RDA et la RSA restent solidement attachées au bloc soviétique.
Dans le Sud de l'Italie, les tensions populaires contre la monarchie croissent. L’Italie du Sud, bien que nominalement monarchique, se trouve sous la pression d’une société de plus en plus républicaine, où les communistes et les partisans du républicanisme gagnent en popularité. L’occupation alliée perd de son influence, et les voix appelant à la fin de la monarchie se multiplient.
Le dégel et la transition vers une époque de plus grande liberté[]

Drapeau de l'Italie du Sud
Dans les années 1980, l'Europe de l'Est, y compris les régimes communistes de la RDA, de la RSA, et de la République italienne, commence à se transformer. Mikhaïl Gorbatchev, leader réformiste de l'Union soviétique, entame une série de réformes à la fin des années 1980. Les régimes communistes d’Europe de l’Est, qui avaient été en place sous le joug soviétique depuis la fin de la guerre, se retrouvent pris dans une vague de libéralisation.
- En 1989, la chute du mur de Berlin marque le début de l’effondrement des régimes socialistes en Allemagne de l'Est et en Autriche. La RSA, comme la RDA, subit des changements importants, alors que le peuple exige plus de liberté et de démocratie.
- La République italienne ne fait pas exception. Un petit conflit éclate au Nord, mais les communistes et les partisans du régime stalinien sont renversés au profit d’un gouvernement réformateur plus modéré. À la fin des années 1980, une transition pacifique se prépare. La pression populaire s'intensifie également pour unifier l'Italie du Nord et du Sud sous une seule bannière.
Unification et fin de la monarchie[]
Après une série de référendums populaires, un processus de réunification de l'Italie se met en place. Le Nord et le Sud s’accordent sur un modèle républicain unifié, à la suite du rejet de la monarchie au Sud, considérée comme un vestige de l’occupation alliée.
En 1991, après des décennies de divisions, la République unie d’Italie est proclamée. Ce nouveau gouvernement républicain met fin à la monarchie du Sud, la dernière résistance à l’unité nationale. L’Italie est désormais unifiée sous un régime démocratique, mais marqué par ses cicatrices historiques de guerre froide et de divisions idéologiques.
Les conséquences de l’uchronie[]
- L’Italie divisée : L’Italie de cette uchronie ne se retrouve pas réunifiée sous un régime fasciste ou sous une dictature militaire après la guerre, mais sous un régime communiste dans le Nord et monarchiste dans le Sud. Le pays devient une des nombreuses scènes de lutte idéologique entre l’Est et l’Ouest.
- La Guerre froide en Italie : L’Italie, bien que partiellement sous occupation soviétique et alliée à Moscou, est une nouvelle pièce sur l’échiquier de la Guerre froide, où le pays est le théâtre d’influences externes et de luttes populaires.
- La transition des régimes : Les régimes autoritaires et stalinistes finissent par céder la place à des démocraties populaires dans les années 1980, à la suite des réformes du Kremlin et des vagues de libéralisation. Ce phénomène est particulièrement marqué en Allemagne, en Autriche et en Italie.
- Unification et réforme : Le processus de réunification italienne, qui se termine en 1991, marquera une réconciliation nationale après plusieurs décennies de luttes internes et de divisions idéologiques. La République unie d'Italie, qui émerge après la chute des régimes communistes et la fin de la monarchie, devient un symbole de la fin de la Guerre froide en Europe.