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Contexte historique : La fin de la Seconde Guerre mondiale[]

La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin en 1945, et l’Empire du Japon, acculé, se rend sans condition en août 1945. Cependant, dans cette uchronie, la fin du conflit ne signifie pas uniquement l'occupation américaine du Japon, mais également une occupation soviétique de la Mandchourie, une région stratégique du nord de la Chine, riche en ressources naturelles. L’Union soviétique, dans le cadre de son expansion en Asie orientale, fait une incursion rapide en Mandchourie dès le mois d'août 1945, quelques jours après la capitulation japonaise, dans le but de récupérer les territoires perdus lors des guerres russo-japonaises et de renforcer son influence en Asie.

Dès l'occupation soviétique, le Japon perd le contrôle de ses colonies, y compris la Mandchourie, une région qu'il avait annexée en 1931 sous le nom de Mandchoukouo, un État fantoche dirigé par l'empereur Puyi. Cette situation est exacerbée par les manœuvres soviétiques qui prennent progressivement le contrôle de la région en coordination avec les autorités chinoises nationalistes.

L'occupation soviétique (1945-1946)[]

Drapeau de Mandchourie communiste (1959-...)

Drapeau de la République (1946-1959)

Avec la défaite du Japon, l’Union soviétique, agissant comme le principal occupant de la Mandchourie, s’assure le contrôle politique et militaire de la région. Le 15 septembre 1945, l'Armée rouge s’empare des principales villes de la Mandchourie, dont Harbin, Mukden (Shenyang) et Dalian. Des soldats soviétiques et des conseillers communistes russes sont envoyés pour organiser la transition de la région sous domination soviétique.

Le Parti communiste mandchou, formé par des sympathisants locaux et des révolutionnaires chinois influencés par le marxisme, soutient la prise de pouvoir soviétique. Ils commencent à organiser une administration parallèle aux structures administratives japonaises. Les Soviétiques prennent soin de désarmer les troupes japonaises restantes et d’éliminer toute influence impériale. En parallèle, la région voit également une répression massive des élites mandchoues et japonaises. Le régime soviétique impose des purges sévères contre les anciens collaborateurs japonais, tout en imposant des réformes radicales inspirées du modèle soviétique, comme la collectivisation forcée et la nationalisation des industries clés. Cette période est marquée par un climat de terreur politique, où toute tentative de résistance est brutalement réprimée.

Proclamation de la République Démocratique Populaire de Mandchourie (1946)[]

Le 1er janvier 1946, sous la pression croissante de Moscou et dans le contexte de la guerre froide naissante, les autorités soviétiques proclament officiellement la République Démocratique Populaire de Mandchourie (RDPM), un État communiste satellite directement contrôlé par l’Union soviétique. Cette république devient une extension du bloc socialiste en Asie, avec l’objectif de renforcer l’influence soviétique face à la Chine nationaliste et à l'influence grandissante des États-Unis dans la région du Pacifique.

Emblème de la République démocratique de Mandchourie (1946-1959)

Emblème de la République démocratique populaire de Mandchourie (1946-1959)

Dmitri Ivanov, un ancien membre du Parti communiste soviétique, est nommé dirigeant suprême de la RDPM par les autorités soviétiques. La structure du nouveau gouvernement est profondément marquée par l'ombre de l'Union soviétique : un Parti Communiste Mandchou (PCM) est mis en place, et de nombreux anciens membres du Parti communiste chinois, alliés à l'URSS, sont intégrés dans les fonctions exécutives.

Zhao Guangping, ministre de 1949 à 1961

Zhao Guangping, ministre de 1949 à 1961, principal instigateur des purges

Les réformes sociales et économiques sont immédiates : la collectivisation des terres agricoles commence rapidement, tout comme la nationalisation de toutes les industries stratégiques, en particulier dans le secteur minier et l'industrie lourde. Le contrôle de l’économie est confié à des commissaires politiques envoyés directement de Moscou. La Mandchourie devient ainsi un laboratoire socialiste sous la supervision soviétique.

La résistance et l’isolement (1947-1950)[]

La transition vers un régime communiste pur se heurte toutefois à une forte résistance interne. La Mandchourie n'est pas homogène, et les populations locales mandchoues et chinoises sont loin d’être toutes favorables au régime communiste imposé par les Soviétiques. Les élites locales, notamment les anciennes familles aristocratiques mandchoues et les commerçants chinois, opposent une résistance passive. Cette opposition est sévèrement réprimée par l'Armée rouge et les services de sécurité soviétiques.

En 1947, un groupe de nationalistes mandchous, soutenus par quelques éléments de l'ancienne administration japonaise, lance une révolte dans la région du Heilongjiang. Les révoltés cherchent à établir une Mandchourie indépendante, sans l'influence soviétique. La rébellion est écrasée dans le sang par les troupes soviétiques, mais elle marque un tournant. Dès lors, le régime de la République Démocratique Populaire de Mandchourie devient un État de plus en plus militarisé et répressif, avec des purges régulières et une surveillance omniprésente de la population.

L'industrialisation et la politique de terreur (1950-1970)[]

Au début des années 1950, la Mandchourie devient un site majeur pour l'industrialisation planifiée sous l'égide du régime soviétique. L’acier, les armes et les infrastructures de transport sont les priorités du gouvernement. Le pays se ferme progressivement au commerce extérieur, avec une politique d’autarcie économique qui repose presque exclusivement sur l’industrie lourde et l’exploitation des ressources naturelles de la région.

Le régime de Dmitri Ivanov devient de plus en plus répressif à mesure que l’idéologie communiste est imposée avec plus de rigueur. Les comités de sécurité populaire surveillent la population. Toute déviation idéologique est systématiquement punie, et les opposants politiques, réels ou supposés, sont envoyés dans des camps de travail ou exécutés. Le pays entre alors dans une ère de terreur de style stalinien. En 1953, après la mort de Staline, Ivanov maintient un régime autoritaire et soutient l’idée d’une Mandchourie marxiste-léniniste, tout en exerçant une pression constante sur la population pour éliminer toute forme d’individualisme ou de pensée dissidente.

Changements dans les années 1980 et 1990: Une évolution lente vers l'indépendance[]

Les années 80 marquent le rapprochement de la Mandchourie avec la République populaire de Chine et la République populaire socialiste du Japon ainsi que la République populaire démocratique de Corée au dépend de Moscou. Dans les années 1990, après la chute de l’Union soviétique, la Mandchourie, bien que toujours gouvernée par un Parti Communiste rigide, commence à chercher son propre chemin. Le régime soviétique, affaibli, cède à la pression internationale et commence à réformer certains aspects de l’économie tout en maintenant une mainmise autoritaire sur la politique.

En 1990, sous la pression d’un nouveau dirigeant plus modéré, Chen Li, la Mandchourie se réunit avec ses voisins chinois et coréens pour établir une zone économique conjointe, amorçant ainsi un processus de transition vers une plus grande autonomie vis-à-vis de Moscou. Cependant, l’histoire du pays reste marquée par la domination soviétique.

L'indépendance économique et la transition vers une "économie de marché contrôlée" (2000-2024)[]

À partir des années 1990 et 2000, la Mandchourie s'ouvre progressivement au commerce international, tout en maintenant un régime autoritaire communiste. Le pays devient membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2003 et établit des accords commerciaux avec de nombreux pays, en particulier avec ses voisins chinois, russes et même des puissances occidentales.

Le pays s’appuie sur ses ressources naturelles (charbon, pétrole, minerais) pour développer ses exportations et diversifier son économie, tout en continuant à bénéficier d’une planification centralisée dans des secteurs stratégiques comme l’industrie lourde, l’armement, et la haute technologie. Les grandes entreprises nationales restent sous contrôle étatique, mais un secteur privé fortement régulé et surveillé émerge, à l'image de la Chine moderne.

Le régime, dirigé par Chen Li puis ses successeurs, continue de préserver le système de Parti unique, mais il s’adapte aux exigences de la mondialisation. Le Contrôle du Parti sur les institutions reste omniprésent, avec un système de surveillance numérique extrêmement développé pour éviter toute contestation politique. L’État continue de réprimer toute forme de dissidence, mais le peuple, bien que soumis à une propagande constante, bénéficie d’une stabilité relative et d’une amélioration des conditions économiques.

En 2020, la Mandchourie lance un ambitieux projet d'infrastructures de transport reliant le pays à la Chine, à la Russie et aux autres régions asiatiques, en renforçant sa place dans les chaînes d'approvisionnement mondiales.

La Mandchourie aujourd’hui : Un modèle unique d'ouverture contrôlée[]

Carte de la Mandchourie

Carte de la Mandchourie (relief)

En 2024, la République Démocratique Populaire de Mandchourie est un pays unique, qui a réussi à combiner un modèle économique libéralisé, avec un régime autoritaire et un contrôle strict de la pensée et de la politique. Le pays est un acteur important dans les relations économiques mondiales, mais il reste un État largement fermé politiquement, avec des élections limitées à un seul parti et une surveillance sociale omniprésente.

La Mandchourie ne permet pas de véritables libertés politiques, mais elle a réussi à se moderniser sur le plan économique en ouvrant partiellement son marché et en accueillant des investissements étrangers, tout en conservant son modèle stalinien de gestion politique et de répression.

Les grandes villes comme Harbin, Shenyang, et Dalian sont des centres économiques dynamiques, où se mêlent capitalisme contrôlé et influence étatique. Les infrastructures modernes et les zones franches attirent les investisseurs étrangers, notamment dans l’industrie de la haute technologie et de l’automobile. Le pays est devenu un modèle unique d’économie de marché contrôlée par un régime autoritaire, avec des aspects de "capitalisme d'État" qui le rendent comparable à certains autres régimes communistes réformés, comme la Chine ou le Vietnam.

La surveillance numérique des citoyens reste un pilier du système : chaque aspect de la vie sociale et économique est surveillé par l’État, qui utilise des technologies avancées pour maintenir l’ordre et prévenir toute forme de contestation.