L'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie (UPRHS) est un régime politique communiste formé à la fin des années 1930. Elle émerge dans un contexte de tensions croissantes en Europe, marqué par l'ascension des mouvements nationalistes et les luttes de pouvoir au sein des États d'Europe centrale. Proclamée en 1938 sous la direction de Béla Kun, l'UPRHS vise à unifier la Hongrie et la Slovaquie en une entité politique unique, avec une structure inspirée du modèle soviétique. Bien que cette union ait pour objectif d'apporter des réformes radicales et de renforcer l'influence communiste dans la région, elle fait rapidement face à des défis internes, à une répression croissante, et à des manœuvres géopolitiques complexes, exacerbées par la Seconde Guerre mondiale. Malgré ces obstacles, l'UPRHS représente un moment clé dans l'histoire des deux nations, illustrant les tensions entre aspirations nationales et idéologies politiques.
Géographie de l'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie[]
L'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie (UPRHS) se compose de deux républiques fédérales principales : la République fédérative populaire de Hongrie et la République fédérative populaire de Slovaquie. Ces deux territoires, bien que partageant une histoire et une culture communes, présentent des caractéristiques géographiques distinctes qui influencent leurs dynamiques politiques et sociales.

Carte de l'UPRHS avant 1940
République fédérative populaire de Hongrie[]
La République fédérative populaire de Hongrie est caractérisée par sa géographie variée, incluant des plaines, des collines et des montagnes. Le Danube, l'un des plus longs fleuves d'Europe, traverse le pays, offrant des voies de transport importantes et favorisant le commerce. La capitale, Budapest, située sur les rives du Danube, est un centre culturel et politique majeur, jouant un rôle clé dans la gouvernance de l’UPRHS.
Les régions rurales, principalement dédiées à l'agriculture, connaissent une industrialisation croissante au cours des années 1930, ce qui modifie le paysage économique. Cependant, cette transformation est marquée par des tensions entre les classes ouvrières et les paysans, exacerbées par les réformes communistes.
République fédérative populaire de Slovaquie[]
La République fédérative populaire de Slovaquie, quant à elle, est dominée par des montagnes et des forêts, avec les Carpathes qui traversent le pays. Bratislava, la capitale slovaque, devient un pôle d’activité politique au sein de l’UPRHS, bien qu’elle conserve une forte identité nationale. La Slovaquie est riche en ressources naturelles, mais son développement économique est souvent entravé par les décisions prises à Budapest.
Les populations slovaques, tout en partageant des liens avec leurs voisins hongrois, aspirent également à une plus grande autonomie, créant une tension interne au sein de l'union.
La République fédérale de Transylvanie[]
En 1940, l’UPRHS inclut également la République fédérale de Transylvanie, ajoutant une nouvelle dimension géographique à l'union. Cette région, historiquement riche en diversité ethnique et culturelle, est intégrée à l'UPRHS dans le cadre de l'expansion territoriale hongroise, après l'annexion de la Transylvanie par la Hongrie, soutenue par l'URSS.
La République fédérale de Transylvanie, bien qu'initialement prometteuse, est marquée par des tensions interethniques, exacerbées par les politiques centralisées de Budapest. La région, intégrée à l’UPRHS pour renforcer l’influence hongroise, voit ses aspirations locales négligées, entraînant des conflits et des frustrations croissantes.
En 1945, avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et la redéfinition des frontières, la République fédérale de Transylvanie est dissoute et rejoint la Roumanie.
Histoire[]
Les Origines de l'Union[]

Béla Kun, leader de l'UPRHS
Depuis le début des années 1920, Béla Kun, un dirigeant communiste hongrois, nourrissait l'ambition d'unir la Hongrie et la Slovaquie. Bien qu'il comprenne les bénéfices d'une telle union dans un contexte de montée des nationalismes et de tensions ethniques, il craignait la réaction du peuple slovaque. Les souvenirs des révoltes et des luttes pour l'autonomie étaient encore frais, et les esprits étaient sensibles aux manœuvres de Budapest. En conséquence, Kun optait pour une approche plus subtile, favorisant une intégration progressive par le biais de coalitions politiques.
En 1936, la situation politique évolue : les partis communistes hongrois et slovaques unissent leurs forces pour former le Parti uni des communistes de Hongrie et de Slovaquie. Cette alliance, bien qu'elle ne remette pas en cause les institutions distinctes des deux pays, représente un tournant décisif. Pour la première fois, un parti unique commande les destinées de deux nations, ce qui est sans précédent dans l’histoire politique mondiale. Ce nouveau parti promet de défendre les intérêts des travailleurs, mais il est également perçu comme un instrument de domination hongroise.
La Proclamation de l'Union[]
En 1938, après des manœuvres politiques habiles et une agitation croissante, l'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie (UPRHS) est proclamée. Cette union adopte une structure politique inspirée du modèle soviétique, mais avec une forte centralisation sous le contrôle de Budapest. Le pays se divise en deux républiques fédératives socialistes : la République fédérative populaire de Hongrie et la République fédérative populaire de Slovaquie. Béla Kun est nommé dirigeant suprême, tandis qu'Antonín Janoušek, l’ancien chef de la République des Conseils de Slovaquie, est écarté du pouvoir. Accusé de complot et de nationalisme fasciste, il est exécuté en 1939, renforçant ainsi la peur et la répression au sein de la population. L'Union hongro-slovaque fait partie du bloc Ouest, au côté de la France, Espagne, Allemagne (qui se termina en 1938 à la suite de la Révolution gammée) pour un révolution internationale et de l'autre l'URSS, Tannou-Touva et la Mongolie tente d'intégrer l'Union à leur sphère d'influence (sous Staline).
Les Alliances en Temps de Guerre[]
L'UPRHS, formée dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, choisit de s'allier avec l'Union soviétique et l'Allemagne nazie en signant le pacte germano-communiste le 23 août 1939 car des gains territoriaux sont promis. Bien que présenté comme un pacte de non-agression, les clauses secrètes laissent entrevoir une répartition des sphères d'influence en Europe. L’URSS obtient le droit d’envahir l’Est de la Pologne, les États baltes et d’autres territoires, tandis que l’UPRHS se voit accorder la possibilité d'envahir la Transylvanie. Ce pacte n'est pas sans controverse, car il soulève des inquiétudes parmi les populations locales. La France communarde, l'Union socialiste britannique et l'Espagne populaire s'opposent à cette alliance.
En 1940, soutenue par les Soviétiques, la Hongrie envahit la Roumanie et annexe la Transylvanie. Pendant ce temps, la Bulgarie saisit l’occasion pour annexer le Sud de la Roumanie, alors que le reste du pays tombe sous le contrôle soviétique. Cette situation géopolitique tumultueuse contribue à l’instabilité de l’UPRHS, qui peine à maintenir un équilibre entre les puissances dominantes.
Cependant, la dynamique change rapidement. En 1941, l'Allemagne rompt le pacte et envahit l'UPRHS. Ce coup de force transforme l’union en deux États collaborateurs : l'État hongrois et l'État slovaque, ce qui fragilise encore plus l’intégration et la cohésion initialement souhaitées par Kun.
L'Occupation et la Résistance[]
Face à l'occupation allemande, Béla Kun prend peur pour sa vie et fuit en Union soviétique. Staline, méfiant envers Kun, opte pour Matyas Rákosi pour leader du gouvernement en exil de l'UPRHS, qu’il considère comme un leader plus malléable. Rákosi, fidèle aux directives soviétiques, impose une répression sévère au sein de son gouvernement en exil, mais il doit mettre en place un réseau de résistance. Kun est assassiné par le NKVD vers 1943.
À partir de 1942, les forces allemandes commencent à reculer. La résistance communiste, tant hongroise que slovaque, joue un rôle crucial dans le soutien à l’Armée rouge. La libération de Budapest le 7 octobre 1944, suivie de celle de Bratislava le 4 janvier 1945, témoigne de l’importance de ces mouvements de résistance, qui réaffirment une volonté d’autodétermination.
L'Après-Guerre et l'État Satellite[]
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS prend Berlin en mai 1945, marquant un tournant décisif. L'UPRHS est reconstituée, mais la dynamique a radicalement changé. Au lieu d'être perçue comme un allié, elle devient un État satellite de l'URSS, perdant toute autonomie au profit de la domination soviétique.
Matyas Rákosi, désormais à la tête de l'UPRHS, applique avec rigueur les réformes communistes imposées par Moscou. Toutefois, les tensions s'accroissent en Slovaquie, où les mouvements d'indépendance, alimentés par des revendications culturelles et politiques, commencent à émerger entre 1947 et 1950. La lutte pour l’identité slovaque et la quête d’autonomie se heurtent aux ambitions hégémoniques de Budapest.

Drapeau de la République populaire de Hongrie
La Dissolution de l'UPRHS[]

Drapeau de la République socialiste slovaque
Face à ces troubles croissants, Staline, dans un effort pour apaiser la situation, décide de dissoudre l'UPRHS en 1950. Cette décision entraîne la création de deux entités distinctes : la République populaire de Hongrie, toujours dirigée par Rákosi, et la République socialiste slovaque. Cette restructuration met en évidence la volonté soviétique de contrôler davantage la région tout en essayant d’atténuer les mouvements d’indépendance.
Système politique[]
Période 1938-1941 : Sous Béla Kun[]
Avec la proclamation de l'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie (UPRHS) en 1938, Béla Kun met en place un système politique inspiré des idées léninistes, tout en préservant certaines institutions hongroises et slovaques existantes. Ce modèle politique inclut des éléments fédéraux visant à répondre aux aspirations des deux républiques.
- Conseils ouvriers : Les conseils ouvriers continuent de jouer un rôle central, servant de plateformes pour la participation des travailleurs à la gouvernance. Bien qu'ils soient influencés par le Parti communiste, ces conseils représentent une tentative de maintenir un pouvoir prolétarien local.
- Gouvernement des conseils : Béla Kun est Premier ministre, et un conseil central est constitué de délégués des conseils ouvriers hongrois et slovaques. Ce gouvernement exerce le pouvoir exécutif tout en promouvant des réformes économiques et sociales inspirées du léninisme.
- Assemblées des trois républiques fédérales : La structure politique de l'UPRHS comprend également des assemblées distinctes pour chacune des républiques.
- Assemblée nationale de Hongrie : Représentant les intérêts hongrois, cette assemblée est composée de délégués élus par les conseils ouvriers hongrois. Elle traite des questions législatives et des politiques nationales.
- Assemblée nationale de Slovaquie : Équivalente à son homologue hongroise, cette assemblée est chargée de représenter les intérêts slovaques, en tenant compte des spécificités culturelles et économiques de la Slovaquie.
- Assemblée fédérale de Transylvanie : Suite à l’intégration de la République fédérale de Transylvanie en 1940, une nouvelle assemblée est créée pour représenter les intérêts de cette région. Elle inclut des délégués des trois républiques, renforçant ainsi le cadre fédéral et soulignant la diversité ethnique et culturelle de l’UPRHS.
- Institutions politiques : En plus des assemblées, d'autres institutions comme les comités de quartier et les tribunaux révolutionnaires continuent d'exister. Ces organes permettent une certaine participation citoyenne tout en servant d'outils de répression contre les opposants.
Période 1941-1950 : Sous Matyas Rákosi[]
Après la fuite de Béla Kun en 1944 et l’occupation allemande, Matyas Rákosi, soutenu par Staline, prend le contrôle de l’UPRHS. Cette période marque une transformation radicale du système politique, allant vers une république unitaire et centralisée.
- Dissolution des éléments fédéraux : Les institutions fédérales sont progressivement supprimées, et la structure devient plus centralisée. Les assemblées des trois républiques sont dissoutes, et les conseils ouvriers perdent leur pouvoir au profit d’un système autoritaire.
- Parti unique : Le Parti communiste devient le seul parti autorisé, et sa direction concentre tous les pouvoirs politiques. Rákosi impose une discipline stricte, évitant les dissensions internes.
- Nouvelles institutions :
- Assemblée nationale : Remplaçant les assemblées fédérales, cette institution devient le corps législatif suprême, mais elle est largement contrôlée par le Parti communiste, réduisant son rôle à celui d’un simple organe de ratification.
- Comité central : Organe dirigeant du Parti communiste, le Comité central prend des décisions politiques majeures, consolidant le contrôle du parti sur l'État.
- Conseil des ministres : Ce conseil devient l'organe exécutif du régime, remplaçant le gouvernement des conseils. Les décisions sont prises de manière autoritaire, souvent en dehors de tout processus démocratique.
- Suppression des conseils ouvriers : Les conseils ouvriers et les comités de quartier sont éliminés ou intégrés dans des structures de contrôle partisan, limitant ainsi la participation directe des travailleurs et étouffant toute forme d'opposition.
- Milice populaire et tribunaux révolutionnaires : Bien que ces institutions aient existé sous Kun, leur rôle se renforce sous Rákosi, qui les utilise pour réprimer toute dissidence. La répression devient systématique, et les ennemis du régime sont souvent jugés par des tribunaux militaires.
Idéologie de l'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie[]
Période 1938-1939 : Sous Béla Kun[]
L'idéologie de l'Union Populaire des Républiques de Hongrie et de Slovaquie (UPRHS), établie sous la direction de Béla Kun en 1938, se fonde sur les principes du communisme et du socialisme révolutionnaire. Elle vise une transformation radicale de la société pour éradiquer les inégalités économiques et sociales héritées du passé bourgeois.
- Dictature du prolétariat : Au cœur de cette idéologie se trouve la conviction que les ouvriers et les paysans doivent être les véritables dirigeants de l'État, exerçant leur pouvoir à travers des conseils ouvriers. Ces conseils sont présentés comme les incarnations de la volonté populaire, permettant une participation directe à la gouvernance.
- Orientation internationale : S'inspirant de la Révolution d'Octobre en Russie, l'UPRHS prône la solidarité internationale entre les travailleurs et se veut un vecteur de propagation de la révolution dans toute l'Europe centrale. La Hongrie, sous Béla Kun, cherche à conserver son indépendance tout en affichant sa volonté d'étendre le communisme.
- Fédéralisme : L'union entre la Hongrie et la Slovaquie est présentée comme un modèle fédéral, renforçant l'idée d'une coopération entre les deux républiques dans la lutte contre l'oppression bourgeoise.
- Propagande anti-nazie : La propagande contre le nazisme est omniprésente, mettant en avant la nécessité de résister aux menaces fascistes. Les valeurs d'éducation populaire, de culture prolétarienne et d'égalité des sexes sont également promues pour soutenir cette vision sociale.
Période 1939-1941 : Propagande et changements idéologiques[]
Avec la signature du pacte germano-soviétique en 1939, l'orientation idéologique de l'UPRHS subit des changements significatifs.
- Propagande anti-française et anti-britannique : La rhétorique se transforme, avec une forte critique des puissances occidentales, considérées comme des ennemis du progrès révolutionnaire. L'accent est mis sur la nécessité d'une unification contre l'impérialisme occidental.
- Réévaluation du nazisme : Bien que le nazisme soit initialement dénoncé, cette propagande change après le pacte. Cependant, lorsque le Troisième Reich envahit l'Union en 1941, les discours anti-nazis refont surface, soulignant les dangers de l'expansion allemande.
- Expansion en Transylvanie : La propagande met également en avant l'expansion de l'union en Transylvanie, exploitant l'invasion de 1940 pour promouvoir une image de puissance et d'unité entre les républiques.
Période 1945-1950 : Sous Matyas Rákosi[]

Mátyás Rákosi, dirigeant de l'UPRHS
Après la Seconde Guerre mondiale, avec l'arrivée de Matyas Rákosi au pouvoir, l'idéologie de l'UPRHS évolue vers un modèle pro-soviétique, aligné sur les politiques de l'Union soviétique.
- Pro-soviétisme : L’idéologie se concentre sur l’adoption des principes du marxisme-léninisme tel que défini par Staline, avec un accent sur la centralisation du pouvoir et la suppression des dissidences. L'indépendance relative du passé cède la place à une soumission aux directives soviétiques.
- Éradication du fédéralisme : Une des mesures clés de cette période est l'éradication du fédéralisme. Les structures fédérales qui avaient été mises en place sous Kun sont abolies, et l'UPRHS devient une république unitaire. Cela se traduit par la dissolution des assemblées fédérales, qui sont remplacées par une seule assemblée nationale, et la centralisation des pouvoirs au sein du Parti communiste.
- Répression des opposants : La lutte contre les éléments considérés comme bourgeois ou révisionnistes devient une priorité, menant à une répression accrue des oppositions politiques et à la suppression de la dissidence, y compris au sein du Parti communiste.
- Réformes socio-économiques : Des réformes économiques radicales sont mises en œuvre, inspirées par le modèle soviétique, visant à collectiviser l'agriculture et à nationaliser l'industrie, tout en promouvant une propagande sur les succès du régime.